Réparer Durablement officiellement lancé en France
Né aux Pays-Bas en 2011 et fort de plusieurs milliers d'entreprises affiliées au Bénélux, le label RSE entame sa conquête du marché français. Et ce, dans une démarche collaborative associant dès le départ réparateurs, assureurs, loueurs et constructeurs au sein d'un Comité d'Experts unique en son genre.
Le 15 octobre, le Comité d'Experts du label a nommé Marie de Penanros, Directrice RSE chez Ayvens, au poste de première Présidente pour la France. Une fonction stratégique puisque ce comité supervise l'ensemble du programme de durabilité et élabore son Livre des Exigences, véritable cahier des charges du label. La composition du comité illustre cette volonté de dialogue : Macif, MAIF, ACM, Arval, Matmut, Ayvens, EDRA-Axial, SRA, Alphabet, Kia France et Solutions Expertises, filiale du groupe Alliance Experts, siègent aux côtés de Réparer Durablement. « Le Comité d'Experts est aussi une plateforme d'échanges entre les sociétés de leasing, les assureurs et leurs partenaires réseau. Ce dialogue est indispensable pour faire progresser concrètement la durabilité dans le secteur de la mobilité », souligne Harry Filon, P-DG de Réparer Durablement.
Pour les réseaux de réparation, cette approche collaborative répond à une inquiétude croissante. « Notre crainte est que chacun développe ses propres exigences, ce qui rendrait leur mise en œuvre impossible pour les ateliers de réparation », explique Adeline Bourdon, présidente d'Axial, premier réseau français labellisé avec ses 355 entreprises. « Ce label a vocation à devenir une référence commune, partagée par la majorité – voire l'ensemble – des donneurs d'ordre », poursuit-elle. Un objectif qui séduit également les loueurs : « Il est essentiel pour les sociétés de leasing de collaborer avec des partenaires engagés dans une démarche durable. Sa grande force est de permettre aux donneurs d'ordre d'influer directement sur le contenu du programme », confirme Marie De Penanros.
Mille labellisations visées
Le programme affiche clairement son ambition. « Il ne s'agit pas d'un label de façade. Notre objectif est une conformité totale avec les European Sustainability Reporting Standards (ESRS) », affirme Marcos Sanchez, responsable France de Réparer Durablement. Le label repose sur trois piliers : un livre des exigences évolutif, un comité d'experts chargé de le faire progresser, et un audit terrain. Le référentiel comprend un socle administratif, un tronc commun pour tous les ateliers (gestion des déchets, conformité des installations) et des exigences spécifiques selon les activités. « Le programme a été conçu spécifiquement pour les acteurs du secteur automobile. Il définit très concrètement les attentes, avec des exigences élevées mais réalistes », précise Adeline Bourdon.
Marcos Sanchez tempère : « La plupart des entreprises n'avaient pas encore pleinement intégré les critères actuels de durabilité. Cela demande un important travail d'ajustement au départ, mais dès la deuxième année, le dispositif devient beaucoup plus fluide ». L'organisation vise mille labellisations dès la première année d'activité en France. Un challenge qui s'appuie sur l'expérience acquise au Bénélux où le label regroupe déjà plusieurs milliers d'entreprises. Au-delà des chiffres, c'est bien la dimension collective qui fait la singularité du label. « C'est un enjeu collectif, qui ne doit pas prêter à concurrence », martèle Harry Filon. Ardu face aux appétits que génère la comptabilité carbone dans un secteur où les exigences RSE s'intensifient.
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