Eric Girot, AAG : « Nous ne sommes qu’au début de l’aventure avec NAPA »

« Nous avions déjà subi le prix des pièces, et en particulier en peinture, quelques ruptures sur des pièces mécaniques (freinage, embrayage, filtration…), et puis la hausse du coût des containers est grimpée jusqu’à des sommets selon les lignes de produits. Actuellement, nous ressentons un quasi retour à la normale à tous les niveaux, hors flambée des prix des containers, mais nous avons renégocié les coûts de transport », lance le DG qui annonce un CA presque similaire à 2019 (année de référence) de 1,089 Md€ en France (lire encadré).

Peu de ruptures finalement, moins qu’attendues en tous cas sur le second semestre 2021 et au premier trimestre 2022 pour le groupe qui poursuit la simplification de son organisation. Les filiales ont en effet été regroupées par zone administrative et portent à présent le nom d’Alliance Automotive Paris Nord (au même titre que Mesnil Accessoires par exemple), ou Alliance Automotive Sud Est (avec TBS) ou encore Alliance Automotive Ouest avec Besnard et Gérard à Saint-Malo (35)… « Nous avions plus de 100 entités juridiques, elles sont désormais fusionnées dans de plus grandes entités régionales… », résume Éric Girot.

Dans la foulée de cette optimisation, calée dans les pas de la rationalisation de la distribution avec trois marques (Groupauto, Precisium et Pièces Auto), le déploiement de NAPA doit à présent prendre l’aspiration. Des mises à jour ont été faites (prix et produits), couplées avec une accélération « assez impressionnante » du catalogue, programmée jusqu’en 2023, en VL mais aussi en PL (batteries et pièces techniques) ainsi qu’un programme Colors. Mais AAG veut enclencher la vitesse supérieure auprès des distributeurs indépendants.

« Nous ne sommes qu’au début de l’aventure avec NAPA. Pour qu’ils s’immergent totalement dans le concept, certains sont conviés aux États-Unis au salon NAPA Expo de Las Vegas (20 000 personnes réunies en juillet). Ils vont même visiter des magasins et ateliers et rencontrer notre homologue canadien où le concept est déployé. Ce voyage d’étude doit leur montrer l’implication de NAPA sur le sol américain en termes de produits, mais de réseau de distribution et de garages », indique Éric Girot. Ce dernier se dit convaincu d’être plus « visible » avec trois marques (Groupauto, Precisium et Pièces Auto), avec des noms historiques locaux, et observe la montée en puissance des comptoirs Pièces Auto. Ainsi, le groupement en compte 140 (fin juin) et vise les 200 fin 2022. « Nous voulons être le premier réseau en France en nombre de points de vente ! Et la proximité, c’est notre force avec des vendeurs conseil. »
 

Si la modernisation des plateformes régionales Préférence est toujours en cours, la logistique à l’échelle nationale fait aussi sa révolution chez AAG : en 2023, une méga-plateforme nationale robotisée et baptisée First doit voir le jour : 45 000 m2 trouvés à Saint-Fargeau-Ponthierry (77), avec au cœur du dispositif un cross docking pour systématiser les commandes usines auprès des fournisseurs et rediriger vers les neuf plateformes régionales.

« Sainte-Geneviève-des-Bois ne suffit plus à absorber l’extension des gammes NAPA. La montée en volumes de Saint-Amand Service, notamment par l’introduction de nouvelles gammes et de nouvelles marques, fait aussi toucher ses limites à son site dédié de Villebon-sur-Yvette », explique Éric Girot. D’autant qu’il faut aussi préparer la place à l’arrivée de la peinture, nouvelle gamme stratégique, et peut-être le vitrage. « Mais de tout façon, ce type de super-plateforme va s’étendre en Europe. First n’est que la première d’une longue liste, ce qui nous permettra de faire des échanges sur certains produits, dont les NAPA. »
 

Le groupement va profiter de sa présence sur Equip Auto pour présenter son programme mondial dédié aux véhicules hybrides et électriques. Pour rappel, NexDrive est le fil conducteur qui doit accompagner la montée en gamme des réseaux de réparation en matière d’électrification. En Europe, il est déjà lancé aux Pays-Bas et en Allemagne, et débarque en France et au Royaume-Uni dès cette année.

Au menu : la certification, la formation et la recharge ainsi que l’approvisionnement des pièces électriques disponibles sachant que sur un parc roulant de 1,7 million de véhicules électriques, la notion de fast-mover change. « Nous avons notre rôle à jouer dans ces nouvelles technologies et leur réparation. Injection, ABS, ADAS… L’IAM prend tout et sait tout faire. Il en sera de même avec le véhicule électrique ! »