Reparcar dépasse les frontières

Caroline Ridet
Image
REPARCAR BRAULT-SCAILLET Stephane et GAUTHIER Alexandre

La place de marché de pièces de réemploi vient d’ouvrir en Espagne. Une première étape avant l’extension vers d’autres voisins européens. Objectif : gagner de la clientèle et élargir ses sources d’accès à un approvisionnement structurellement pénurique.

Partager sur

L’été dernier, la marketplace spécialisée dans la pièce de réemploi levait 2 M€ pour accélérer son déploiement et notamment étendre son empreinte sur le marché européen. C’est chose faite avec l’ouverture du marché espagnol, avant d’attaquer l’Italie et le Benelux d’ici la fin de l’année et de viser l’Allemagne pour 2023. Outre conquérir la clientèle espagnole, il s’agit pour la start-up de muscler les stocks mis en ligne. « Il est essentiel de concentrer l’offre de déconstruction car nous sommes sur un marché de pénurie », explique Stéphane Brault-Scaillet (CEO), co-fondateur avec Alexandre Gauthier (COO) de la start-up portée par l’accélérateur ViaID (Mobivia).
D’ores et déjà une vingtaine de démolisseurs espagnols sont venus gonfler les rangs des cinquante marchands français vendant sur le site. « Quand le plus important de nos partenaires recycleurs hexagonaux proposent 80 000 pièces, en Espagne les marchands ont plus de 120 000 PRE à mettre en ligne. De plus, ils sont beaucoup plus rompus à l’expédition hors de leur frontière. C’est un vrai plus pour offrir à l’ensemble du réseau cette vision européenne. » Reparcar affiche ainsi de grosses ambitions : passer de 1,2 million à 4 millions de pièces disponibles d’ici la fin de l’année. Cette offre doit permettre de répondre à une demande exponentielle attestée par la croissance du challenger : un CA multiplié par cinq en 2021 comparé à 2022 qui atteint les 2,5 M€, « sur un marché global en croissance de 14 à 20 % par an »

Image
REPARCAR Espagne

« Les particuliers : nos meilleurs prescripteurs auprès des pros » 

Développé en 2017 pour « démocratiser la pièce de réemploi en étant un canal de vente très grand public », Reparcar revendique également 1500 garages actifs qui génèrent plus de 20 % de son volume d’affaires 2020-2021. « Nous les avons jamais démarchés. Les pros suivent les mêmes canaux digitaux que les particuliers qui sont d’ailleurs nos meilleurs prescripteurs auprès des pros. » Reste que l’ensemble des garagistes clients ne s’inscrivent par forcément à la version pro, offrant pourtant des services supplémentaires (support client dédié, possibilité de remise par le marchand jusqu’à 20 %, facturation centralisée, paiement différé 30 jours fin de mois, possibilité de réalisation d’un devis…). « Le garagiste travaille dans l’urgence. Or il passe déjà plus d’une heure par jour en recherche de pièces. Il va donc au plus vite et au plus simple », explique Stéphane Brault-Scaillet qui estime donc avoir un plus important potentiel de clientèle pro. Reparcar.pro sera également déployé en Espagne, « car nous souhaitons offrir le même niveau de service à l’ensemble des marchés sur lesquels nous sommes actifs »

Image
REPARCAR screen pièces

Soutenir les recycleurs

D’ici là, Reparcar va investir pour faire progresser la plateforme, notamment par le développement d’un outil dédié aux marchands enrichissant le pilotage des ventes et de leurs catalogues. Car, conscients que leur avenir est interdépendant de celui des leurs partenaires recycleurs, les deux jeunes entrepreneurs veulent porter la voix de la déconstruction. « Lorsque j’entends à la TV par la bouche d’un représentant de 40 millions d’automobilistes que la filière VHU n’est pas suffisamment structurée pour donner accès aux pièces, je me dis qu’il faut que les acteurs de la PRE gagnent encore en visibilité. » D’où l’engagement de Stéphane Brault-Scaillet dans l’Alliance des Mobilités de Mobilians comme responsable de l’économie circulaire, pour soutenir (aux côtés de Patrick Poincelet, président de la branche Recycleurs Mobilians), les déconstructeurs qui pourraient notamment être déstabilisés par l’émergence d’un éco-organisme chargé d’assurer la collecte et le recyclage des VHU

 

Caroline Ridet
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire