
Avec Aumovio, Continental divise ses activités pour être « plus réactif sur un marché changeant »

Le manufacturier allemand réalise un spin-off de ses trois branches (pneumatiques, Automotive et Contitech). Une répartition des risques pour sécuriser ses résultats et les dividendes. Et un changement de nom pour la partie Automotive, rebaptisée Aumovio.

« Nous créons trois champions forts et indépendants qui atteindront leur plein potentiel de croissance et de création de valeur en tant qu'entreprises indépendantes. Le dynamisme actuel des marchés exige une action ciblée, agile et décisive. Le moment est donc venu d'engager la réorganisation la plus profonde de l'histoire de l'entreprise », lance Nikolai Setzer, le P-DG de Continental. En pleine transition électrique, le groupe a en effet traversé une tempête l’an passé, se délestant de près de 10 000 postes à l’échelle mondiale depuis 2024. Nikolai Setzer pilote la réorganisation des trois branches avec ContiTech en tête de proue de ce spin-off approuvé par le conseil de surveillance et ses actionnaires. ContiTech devrait initier ce procédé dès 2026, sachant que cette division spécialisée dans les produits en caoutchouc (40 000 personnes employées) a chuté de 6,7 % en 2024 pour un CA de 6,3 Md€. Cette division est en 3e position après celle dédiée aux pneumatiques (13,5 Md€) et la partie Automotive (18 Md€ de CA). Ce spin-off devrait donc booster ContiTech, sachant que le groupe va l’alléger en vendant la partie Original Equipment Solutions adressée au monde de l'automobile (courroies, dispositifs antivibratoires, flexibles...). OESL est actuellement présentée à des acquéreurs potentiels.
Ce Spin-Off va nous permettre d’être plus réactifs sur un marché complexe et changeant, où la rapidité d’exécution dans les prises de décisions est un atout !
Aumovio remplace Continental Automotive

Une fois ContiTech autonome, la partie Automotive issue de VDO (capteurs, systèmes de freinage, logiciels, systèmes d'assistance…) doit devenir une société européenne (SE) et change même de nom en devenant Aumovio. Ce changement de nom ne devrait pas avoir d'impact sur le marché, d'après Stefan May, le dirigeant de l'entité française Continental Automotive et futur président d'Aumovio France. « La marque Continental est identifiée par le consommateur final comme étant liée aux pneumatiques. Aumovio s’adresse plutôt à l'OE et les constructeurs. Il était difficile d’établir des synergies entre les activités pneumatiques de Continental et celles liées aux développements technologiques de la partie Automotive. Donc ce Spin-Off permet de libérer ces business en les rendant autonomes les uns les autres. Cela va nous permettre d’être plus réactifs sur un marché complexe et changeant, où la rapidité d’exécution dans les prises de décisions est un atout. La taille d’Aumovio avec 20 Md€ de CA s’impose d’elle-même sur le marché, avec un catalogue produit technologique qui adresse la quasi-totalité des fonctionnalités du véhicule. Deux véhicules sur trois sont équipés de systèmes Aumovio », explique-t-il pour Zepros.
Une feuille de route tracée
Aumovio sera doté de 1,5 Md€ de trésorerie, renforcée par une ligne de crédit de 2,5 Md€. La présentation aux investisseurs est prévue à Francfort en juin et l’entrée en Bourse en septembre. Derrière Aumovio, 90 000 collaborateurs dont 1 700 pour la France, avec un site R&D dédié à la télématique, multimédia et connectivité (300 collaborateurs à Rambouillet), un centre d'ingénierie et un site de production regroupant 1 400 salariés à Toulouse. « L’électronique et la connectivité sont au cœur de l’innovation qui façonne l’avenir de la mobilité. Nous disposons de toutes les compétences qui vont contribuer à améliorer davantage la sécurité routière, mais aussi et avant tout la durabilité de la mobilité de demain. Nous continuerons notre chemin avec quelques challenges technologiques devant nous comme le SDV (Software Defined Vehicle) et les architectures centralisées. C’est une révolution qui s’annonce et les équipes françaises sont pleinement actives sur ces sujets », estime Stefan May,
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