Pompe à eau : un avenir électrique

Publié le 25/02/2021

Muriel Blancheton

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La pompe à eau au détail perd du terrain, et de manière continue depuis plusieurs années. MGA et son directeur général, Yvon Granier, estiment cette érosion à 10 % par rapport à l'année 2019. Un chiffre un peu élevé pour Bertrand Bouglé (Gates), qui ne relève qu'une « légère baisse » et pour qui « il reste un marché pour les pompes à eau qui ne sont pas entraînées par la courroie de distribution ». Selon Pierre Robin, responsable marketing de l'équipementier français Hutchinson, « cette baisse du marché de la pompe à eau au détail n'est pas forcément irréversible : il peut rebondir, par le biais de nouvelles gammes ».

Un produit à forte valeur ajoutée

Car la pompe à eau électrique est clairement le produit d'avenir en matière de refroidissement moteur, et il équipe déjà un nombre important de véhicules neufs, qu'ils soient hybrides, bien entendu, ou thermiques. « Nous sommes fabricants en première monte. Nous fournissons la pièce à Toyota, notre maison-mère, pour ses modèles hybrides. Nos pompes électriques sont des produits brevetés à forte valeur ajoutée, que l'on retrouve également chez d'autres constructeurs comme Mitsubishi ou Honda. Leur valeur unitaire peut être jusqu'à huit fois plus élevée qu'une pompe mécanique, ce qui devrait faire automatiquement croître le chiffre d’affaires sur cette ligne de produits », rappelle Bérenger Léonard (Aisin).

Moins de main-d’œuvre pour l’atelier

Le revers de la médaille pour les ateliers de réparation : rapidité de remplacement de la pièce, moins génératrice de main-d'œuvre, « puisqu'elle peut être remplacée en une heure », ainsi qu’une durée de vie plus élevée que celle d'une pompe mécanique. « Elle nécessite toutefois l'emploi d'un liquide de refroidissement spécifique. » Les spécialistes de la distribution et du refroidissement comme Gates estiment même « que la pompe à eau électrique est un produit techniquement porteur que nous devrions même retrouver lié à d'autres systèmes comme le turbo ou les batteries des moteurs électriques, qui vont nécessiter un refroidissement spécifique », selon B. Bouglé. Quoi qu'il en soit, plusieurs industriels vont proposer des offres dès cette année. « Nous allons lancer une gamme complète dans les prochains mois car jusqu'ici, nous ne développions que quelques applications », précise Franck Roger (SKF). Même chose pour NTN-SNR qui devrait « proposer une gamme dans le courant du deuxième semestre 2021 », selon Amélie Paviet.

Romain Thirion

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