Certification Sermi : retard à l’allumage

, mis à jour le 29/10/2025 à 14h34
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SERMI equip SGS Equip Auto 25

Le parcours d’évangélisation va encore être long avant que le système standardisé d'encadrement et de sécurisation de l'accès aux informations sensibles liées à la sécurité des véhicules soit adopté par l’ensemble des ateliers français. Les organismes certificateurs vont devoir redoubler d’efforts pour passer le message. 

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En novembre 2024, et après moult reports, la version française du dispositif d’accès standardisé aux informations pour l’entretien et la réparation (RMI) lié à la sécurité (inviolabilité) entrait dans sa phase opérationnelle. Les acteurs de l'après-vente pouvaient donc se lancer dans leur parcours de certification. Un an plus tard, le bilan est décevant. On dénombre à peine 1500 certifiés en France, dont 700 via SGS accrédité par le Cofrac en janvier 2025 et 800 par Dekra accrédité en juin 2024. Et plus inquiétant encore, 62 % des réparateurs, interrogés dans le cadre d’une enquête menée par GiPA auprès de 680 réparateurs, déclarent ne pas savoir ce qu’est le Sermi ! 26 % ont une vague idée de ce dont il s’agit, pour à peine un répondant sur sept semblant maîtriser le sujet. Sauf que sur ce petit 14 % d’informés, ils sont 10 % à se dire "non intéressés" ! « Il y a de réelles lacunes de communication », regrette Alicia Richard, directrice de projet Sermi de SGS ICS, qui vise 10 000 certifiés d’ici 2026 ! Inquiétant, lorsque l’on sait que tous les réparateurs devant effectuer des téléchargements lors d’un diagnostic devront avoir préalablement obtenu le précieux "sésame" de la certification. « La valise de diagnostic est l’outil, le Sermi est la clé », résume Rouben Sarkissian, responsable commercial chez SGS ICS

Encore des opacités à éclairer

Et de fait, il constate que de plus en plus de réparateurs se retrouvent du jour au lendemain la voiture bloquée sur le pont faute de réussir à déverrouiller un système. « La liste des constructeurs qui verrouillent s’allongent. Aujourd’hui, 85 % des véhicules Euro 5 sont soumis à Sermi… et 100 % pour les Euro 6. » Sauf qu’il semble que les constructeurs ont encore du mal à jouer la transparence sur leur définition de l’inviolabilité ! Pas simple donc d’anticiper et de convaincre les réparateurs réticents de se lancer… dans le brouillard.

Et pour encore freiner la campagne de certification, des évolutions opérationnelles pourraient venir encore modifier le curseur. « Nous multiplions les tournées sur le terrain pour les sensibiliser, les rassurer, les convaincre. Sachant que passée la contrainte administrative (disposer de tous les papiers nécessaires à transmettre) loin d’être inaccessible, une certification prend à peine deux jours et dure cinq ans », décrit la directrice de projet Sermi de SGS ICS, qui dispose d’une équipe de cinq experts travaillant à plein temps sur le sujet, de quinze auditeurs internes complétés par vingt-trois inspecteurs partenaires. Des tournées qui permettent également à SGS de faire partager avec le Sermi des remontées terrain de blocage, « ce qui permettra de mieux adapter la certification aux réalités du terrain », complète Rouben Sarkissian. 

Accélérer sur la communication

« Sur Equip Auto, nous avons reçu beaucoup de réparateurs venus s’informer sur le Sermi. C’est un bon signe et c’est aussi la raison de notre présence sur le salon », explique Alicia Richard. SGS va encore accélérer sur la communication en poursuivant ses tournées terrain, mais aussi en démultipliant les webinaires… « Il reste beaucoup à faire. Cependant, aujourd’hui l’équipe Sermi de SGS est prête et construite pour pouvoir répondre à la grosse vague de demandes que nous espérons », conclut-elle.

Caroline, directrice des rédactions Auto chez Zepros, décrypte mutations et enjeux de l’après-vente auto : transition énergétique, réglementations, logistique, métiers et acteurs du secteur.
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