Image
BOSCH
Image
BOSCH
Image
pavé tok

Le verdissement du parc en 2030 devrait être plus modéré qu’escompté

Jérémie Morvan
Image
VisionAir_ note prospective 2030

Selon une note tirée de l'étude VIsion'AIR de la FFC, l'objectif des constructeurs de réaliser la moitié de leurs ventes VN avec des modèles zéro émission à horizon 2030 ne sera pas atteint...

Partager sur

La note, qui se focalise sur l’état du marché européen à moyen terme, annonce en effet une part des ventes de ce type de véhicules comprise entre 35 et 40 %. Soit bien mieux que les 2 % de part de marché actuels ! Surtout, avec un mix motorisation plus diversifié (100 % électrique, gaz, biodiesel, hybride diesel, hydrogène), le secteur du transport pourrai atteindre les objectifs fixés le 10 avril dernier par la Commission européenne de réduire de 45 % les émissions de CO2 des véhicules neufs vendus.

Le cas français

Reste que le pas à franchir est immense : sur les cinq premiers mois de l’année, les immatriculations de VN de plus de 5,1 t. en France – si elles progressent – restent timorées. Le segment des utilitaires légers tire les volumes en matière de motorisations alternatives et représente 22,1 % des immatriculations, malgré une baisse de 0,8 point par rapport aux cinq premiers mois 2023. La France apparaît parmi les bons élèves en Europe en matière de verdissement du parc sur le segment des VUL : la moyenne européenne du taux de pénétration des motorisations alternatives au diesel dans les immatriculations n’est que de 15 %.

Sur le marché des véhicules lourds en revanche, l’électrique ne pèsent en France que 1,3 % des ventes sur le segment des porteurs… et 0,5 % sur celui des tracteurs, ù le gazole représente encore 92,8 % des immatriculations ! Les motorisations gaz (5 % chez les porteurs) et biocarburant type B100 (5,5 % pour les tracteurs) constituent les principaux choix des transporteurs français en matière d’alternative au diesel.

La note tirée de Vision’AIR précise là encore que la France a un rôle à jouer en matière de décarbonation, avançant que les ventes de poids lourds électriques à batterie représenteraient 26 500 unités grâce à un prix de l’énergie plus faible que dans certains autres pays européens. Soit une part de marché significativement plus élevée que la moyenne européenne.

Optimiser les TCO

Cette note construite sur la base de Vision’AIR souligne qu’atteindre 35 à 40 % des ventes de VN suppose d’éviter les mêmes écueils pointés du doigt par l’ensemble de la filière depuis longtemps. À commencer par une baisse significative des prix d’achat des véhicules : concernant les véhicules à batterie de traction électrique, celle-ci devrait en moyenne baisser de 42 % tandis que les piles à combustible verraient leur prix réduit de plus de moitié. Reste que si le prix d’achat pourrait rivaliser avec celui d’un véhicule à batterie, l’usage d’un véhicule hydrogène resterait 1,5 à 2 fois supérieur aux autres motorisations. Infrastructures de recharge plus développées et coût de l’énergie vont eux aussi clairement conditionner les taux de pénétration des véhicules zéro émission dans les ventes VN. Le levier fiscal (l’étude Vision’Air part du postulat que des aides sont toujours en vigueur en 2030) devrait en toute logique favoriser la dynamique des ventes si toutefois ils participent à hauteur de 15 % de baisse du TCO.

Jérémie Morvan
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire