Entretien prédictif : La prochaine révolution !

Muriel Blancheton
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Entretien prédictif

Et si l’entretien prédictif était la vraie révolution des constructeurs pour garder le client ? Un cheval de Troie renforcé par une data ultra-aiguisée pour percer les lignes d’une rechange indépendante moins armée ? Seule l’anticipation reste le meilleur moyen de faire basculer un plan déjà en cours de déploiement…

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Attention, train à très grande vitesse en approche ! En dix ans, la maintenance préventive s’est installée à bord de véhicules de plus en plus connectés d’un parc encore majoritairement thermique. Sauf qu’aujourd’hui, tandis que les flottes (VL et PL) sont plus addicts de la méthode, optimisation des coûts oblige, la rechange constructeur a pris le train du préventif en marche pour leurs VP tandis que la rechange indépendante est encore sur le quai. De multiples raisons expliquent ce retard : crise économique et sanitaire, parc vieillissant, manque d’outils ou solutions abandonnées (on se souvient de la révolution manquée avec le dongle), et un contexte global toujours pas favorable pour imaginer cette réparation 3.0 chez les indépendants. Sauf que le train dans lequel sont installés les marques et leurs réseaux a encore pris de l’allure et pourrait bien mettre une distance impossible à rattraper. Son carburant ? La data sans cesse renouvelée par des véhicules qui infusent le marché avec une connectivité qui n’a plus rien à voir avec celle du passé. Le tout poussé bien sûr par d’autres ruptures technologiques que sont l’électrification et la digitalisation. Si les marques et leurs réseaux réussissent à transformer ces révolutions en valeur client, la révolution sera d’un seul côté. Et même si le parc est vieillissant, la valeur résiduelle de ce dernier va augmenter, ouvrant deux opportunités pour l’après-vente constructeur : des clients souhaitant maintenir la valeur de leur véhicule plus longtemps, même après sept ans – d’où la multiplication des contrats d’entretien et des certificats de diagnostic électronique et batterie – et un marché VO tenu par des produits de financement fidélisants, SAV inclus.

Triptyque gagnant pour les constructeurs

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Atelier et tablette

Les constructeurs possèdent à la source le triptyque idéal : le véhicule, le client et la data, le laissant penser qu’il captera le véhicule bien au-delà, et pour de bon cette fois, des quatre à cinq ans fatidiques, servi par un entretien prédictif voire proactif. Au cœur de cette perspective alléchante, un CRM faisant le trait d’union entre le véhicule et l’atelier du concessionnaire, et qui vient compléter le dispositif de contrats d’entretien qui trouvent de plus en plus de clients (déjà 50 % chez Nissan France par exemple). Et l’entretien d’un véhicule électrique plus compétitif qu'un thermique, autre avantage supplémentaire.

La nécessaire adaptation des indépendants

Les prévisions les plus rassurantes disent qu’en 2030, l’IAM détiendra 70 % de l’après-vente, mais de quelle après-vente s’agira-t-il ? Peut-on rester sur l’idée d’un parc thermique faisant encore les belles heures de la rechange indépendante au moins pour vingt ans ? Et après ? Pas question de ne récupérer que les miettes pour une rechange indépendante qui a toujours su s’adapter. Elle s’adaptera encore, mais avec un scénario bien différent de ce que l’on a pu connaître précédemment avec les ruptures technologiques des années 2000 (common rail, reprogrammation…). D’ailleurs, la rechange constructeur ne néglige pas, bien au contraire, le potentiel de la rechange indépendante. Mais cette dernière va devoir être encore plus agile et combattive que jamais pour faire sa propre révolution.

Muriel Blancheton
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