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Le pneu lie son destin à la dynamique du parc roulant

Caroline Ridet
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Une progression macroéconomique poussive, la mutation de la consommation auto : l’environnement des acteurs du pneumatique se complexifie mais reste porteur. Éclairage offert par le Syndicat du Pneu lors des 5e Rencontres Pneu et Innovation qui viennent de se tenir à Paris. 

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Un PIB français en progression d’un petit 0,2 % au T1 2024 (+ 0,3 % pour la zone Euro), une consommation qui stagne (+ 0,1 %), des investissements d’entreprises en léger repli (- 0,5 %) comme ceux des ménages (- 1,4 %) : un 1er trimestre en demi-teinte décrit par Éric Champarnaud, DG de C-Ways, lors des 5e Rencontres Pneu & Innovation organisées en juin par le Syndicat du Pneu. « L’inflation a fortement baissé en France pour se caler sur le niveau de la zone Euro. Et pourtant, un taux d’épargne qui augmente de nouveau à 17,6 % témoigne d’un consommateur qui reste plus dans une position d’attente que de reprise des dépense. » C-Ways note parallèlement des trésoreries d’entreprises arrivées à « un niveau très bas, mais qui cessent de se dégrader », et des stocks sur-gonflés faute de demandes. Si le "terrain de jeu économique" ne semble pas particulièrement réjouissant sur ces trois premiers mois de l’année, la situation n’est pas non désespérée, à en croire les projections de croissance présentées par le cabinet d’étude. Éric Champarnaud table sur un PIB en croissance de 0,9 % sur 2024, qui grimperait même à + 1,4 % en 2025. Mais il prévient : « Il est très compliqué aujourd’hui de construire un scénario car les signaux émis par les marchés sont très flous. Et de fait, l’avenir est incertain ! »

Usure du pneu usée par un parc à plat

C’est aussi la raison pour laquelle devant le parterre de professionnels de pneus, déjà au fait du bilan T1, le cabinet n’a pas pris "de risques prospectifs". Il a préféré faire un état des lieux des enjeux face à la mutation de consommation automobile à laquelle est intimement lié le pneumatique, dont usure et donc son remplacement !

Et de fait (et sans surprise), après une stagnation sur 2023, « une première depuis la sortie de la Seconde Guerre mondiale », C-Ways anticipe une baisse du parc automobile sur 2024-2025. En causes : des raisons conjoncturelles mais également structurelles (prix des VN, montée des ZFEm, des mobilités douces, du télétravail…). Et parmi les signaux forts relevés par Antoine Coste, consultant C-Ways, l’inflexion des parcs déjà engagée dans les grandes métropoles. Ainsi, Paris a sorti 10 % de son parc entre 2014 et 2024. Sur la seule année 2023, c’est 1 % de moins à Paris et - 4 % sur Lyon et Strasbourg ! 

En revanche, du côté du VUL, le parc est en progression constante depuis 2011, « car très corrélé à la croissance du PIB », et merci la flambée du e-commerce, gros consommateur de logistique du dernier kilomètre ! Reste que C-Ways anticipe une stagnation des ventes sur 2024-2025. 

Enfin, la dynamique du parc en VI est très liée à la santé du fret, que C-Ways projette en hausse de 2 % en 2024 et 4 % en 2025. Bon pour le parc, mais aussi (et surtout) pour la consommation de pneumatiques qui pourrait regagner en dynamisme à l’horizon 2026 « selon les tendances macroéconomiques », relativise l’analyste. 
 

Rencontres du Pneu & Innovation : rendez-vous en décembre

Outre les données économiques,  les participants de ce maintenant traditionnel rendez-vous bi-annuel du pneu découvrent aussi à chaque édition des innovations marquantes. Pour la 5e édition étaient mis en avant les tenants et aboutissants de la future révolution de l’enveloppe qui va être de plus en plus équipée de puces RFID

Et pour continuer d’éclairer l’écosystème, la prochaine édition est déjà programmée le 19 décembre 2024, outre l’analyse macro et sur le marché du pneumatique la grande thématique sera le pneu vert.

Caroline Ridet
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