Rappels auto : le contrôle technique au cœur du système

, mis à jour le 03/09/2025 à 13h43
Image
DEKRA AUTOMOTIVE

Face au désordre des campagnes de rappels liés aux airbags défectueux Takata, les pouvoirs publics préparent deux textes réglementaires visant à impliquer plus directement les centres de contrôle technique dans le suivi des rappels. 

Partager sur

Déjà en début d’année, les pouvoirs publics avaient sollicité les centres de contrôle technique pour entrer dans la course à l’identification des véhicules concernés par les rappels liés aux airbags Takata défectueux. Depuis le 15 février, ils indiquent donc dans les procès-verbaux visés le défaut de remplacement de l’airbag et transmettent l’information à l’OTC qui peut ensuite aider les constructeurs à retrouver les propriétaires des véhicules qui les concernent.

Étape supplémentaire huit mois plus tard, avec le projet de textes (décret et arrêté d’application) qui viennent graver dans le marbre le rôle des centres dans ce suivi des rappels. « C’est une bonne chose et cela est logique. C’est bien le rôle du contrôle technique qui est un service de délégation des pouvoirs publics en matière de sécurité routière », rappelle inlassablement Bernard Bourrier, président d’Autovision.

Signalement et arrêt du véhicule

En substance, cette modification réglementaire demande aux centres de contrôle technique de passer en défaut critique, impliquant l’immobilisation, les véhicules "recherchés" passés entre les mailles du filet des constructeurs avec contre-visite à la clé après remplacement des airbags défectueux. 

Une mise à l’arrêt logique, puisque ces véhicules (on parle de 1,7 million d'unités) potentiellement dangereux sont déjà marqués du sceau du "stop drive ", rappelle-t-on chez Mobilians. 
Les centres de contrôle devront également collecter les coordonnées des propriétaires des véhicules afin de mieux pister les propriétaires des véhicules qui passeraient encore sous les radars, toujours dans le strict respect du RGPD ! À défaut, les centres pourraient être soumis à des sanctions administratives, pouvant aller d’une amende à une suspension d’agrément. 

Urgence d'actions

On l’aura compris, les pouvoirs publics ont décidé d’actionner tous les leviers pour accélérer la manœuvre, après avoir mis la pression sur les constructeurs (rendez-vous d’intervention sous 15 jours, véhicule de prêt..).  Reste que la mise en route de nouvelles procédures du contrôle technique est programmée pour le 1er janvier 2026. Réaction tardive, si l’on se réfère à l’affaire Takata qui va fêter ses dix ans (!), mais accélération remarquable si l’on prend en compte que les ministères du l’Intérieur et de la Transition écologique ont finalisé la consultation publique sur les rappels le 31 juillet, à laquelle notamment Mobilians a contribué. 

Cependant, l’idée de l’implication plus avant des centres de contrôle dans les campagnes de rappel avait déjà émergée en 2013 sous la baguette de la CSIAM. « Mais cela n’avait pas abouti », précise-t-on chez Mobilians.  « Que les professionnels soient en capacité d’être force de proposition et que l’on soit enfin entendu est un bon signal. Nous passons d’un contrôle technique de maintenance à un CT de conformité. C’est une bonne chose », conclut B. Bourrier.

Caroline, directrice des rédactions Auto chez Zepros, décrypte mutations et enjeux de l’après-vente auto : transition énergétique, réglementations, logistique, métiers et acteurs du secteur.
Partager sur

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters

S'inscrire

Sur le même sujet

Image
Marine Mathieu
Sponsorisé par Bosch Mobility Aftermarket
Interview
Vidéo
Sponsorisé par HELLA
Depuis quand parle-t-on réellement de diagnostic électronique ?