La Macif cherche le mode hybride
Dans un contexte anxiogène, le groupe mutualiste a explosé ses résultats en général, et ceux du secteur auto en particulier. La Macif a même jeté son dévolu dans le monde de la réparation en rachetant à PHE le réseau Mondial Pare-Brise. Un coup d’avance qui fait évoluer son modèle d’assureur mutualiste en fournisseur de solutions globales.
Le triptyque déjà compliqué de la guerre en Ukraine, la crise énergétique et l’inflation a été durci par des épisodes climatiques brutaux en 2022, entre la sécheresse et les incendies, la grêle et les tempêtes. Le coût des sinistres au sens large a ainsi atteint les 3 Md€ au sein de la Macif, dont 716 M€ rien que pour le climat (grêle et sécheresse). Le quatrième assureur de France a ainsi ouvert 165 000 dossiers en Aut et habitation (avec l’appui d’assisteurs comme IMA). Ainsi, avec 2,24 Md€ réalisés en 2022 (+ 3,2 %), la part de l’auto au sein du groupe mutualiste emporte presque 50 % du CA total (voir encadré), pour plus de 6 millions de contrats (+ 1,1 %). À noter que la cotisation auto a été plafonnée à 3 % « afin d’éviter les effets yo-yo, puisque nous n’avons pas gelé les tarifs pendant la période Covid », indique Jean-Philippe Dogneton. Le directeur général de la Macif souligne que ce secteur a subi une hausse des coûts moyens de l’ordre de 9 %. « Un sujet de préoccupation qui justifie d’ailleurs le rachat de Mondial Pare-Brise* à PHE en début d’année, pour forcer le destin en matière de réparation », lance le dirigeant. Dans son viseur, la hausse de 42 % du bris de glace depuis 2015 (technologie et surface vitrée), mais également une distorsion de prix du coût moyen sinistre, pouvant passer du simple au double entre deux opérateurs. Un « vrai problème » et un enjeu majeur sur un secteur évalué à 1,5 Md€ (dont 205 M€ pour Macif), et où le bris de glace représente 10 % du coût d’une réparation.
* 806 points de vente, 113 succursales, 260 franchisés et 433 points relais, 146 M€ de CA
« Les silos sont tombés »
Enfin, le dirigeant est également convaincu de la nécessité de faire évoluer le modèle traditionnel de l’assureur vers un modèle beaucoup plus hybride. « Nous sommes assureur, financier, assisteur et à présent réparateur, et nous ouvrons encore nos portes vers d’autres services (conseils, LLD…). Les silos sont tombés car un sociétaire demande une solution globale. » Cela suppose-t-il d’autres acquisitions opportunistes ? « Nous avons franchi le Rubicon car nous avons des choses à apporter en mobilité, mais nous ne nous perdrons pas dans des univers où la Macif ne serait pas légitime. »
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