R-M met le produit au cœur de ses process durables
En faisant passer la quasi-intégralité de sa ligne Agilis au label eSense, la marque du groupe BASF passe la vitesse supérieure et rappelle qu’au cœur de procédés de réparation durables figurent encore et toujours les produits de peinture.
Depuis 2017 et le lancement de sa ligne de produits éco-conçus eSense, BASF n’a cessé de développer son portefeuille de solutions pour être à la hauteur des enjeux environnementaux auxquels fait face le secteur de la carrosserie. Car au-delà des dynamiques plus classiquement économiques de la concentration du marché, qui pousse à traiter plus de véhicules par jour, et de l’augmentation de la pression sur les coûts opérationnels, qui exige de générer plus de rentabilité, l’objectif est également de faire mieux en diminuant l’impact de son activité sur l’environnement. « Beaucoup de nos clients sont désormais engagés dans une vraie démarche RSE et nous recevons beaucoup de demandes d’accompagnement en ce sens. Ce qui n’était pas du tout le cas il y a dix ans », confirme Véronique Barbier, responsable marketing région ouest de BASF Coatings.
D’où la production constante par le géant de la chimie de nouveaux produits plus "green". Avec sa gamme Agilis, R-M revendique déjà le plus faible taux de composés organiques volatils (COV) du marché : 40 % de moins par rapport à la législation. Et ses produits eSense à base de matières premières biosourcées ou désormais issues du ChemCycling (terme déposé par BASF) comme l’huile de pyrolyse à base de pneus usagés et servant à la production du nouveau vernis Race Finish’R (lire encadré) sont produits en "Verbund". Un dispositif propre à BASF qui permet aux usines du groupe de réutiliser l’énergie, la chaleur, les déchets de chacun de ses sites dans l’alimentation des chaînes de production. « La production en "Verbund" permet de sortir à la fois des produits conventionnels et des produits issus de la biomasse. Les matières renouvelables sont allouées aux produits biosourcés », témoigne Jules Mikhael, directeur général région ouest de BASF Coatings.
De nouveaux "mixing clears" eSense
Cette biomasse a été une fois de plus mise en œuvre pour la fabrication de cinq nouveaux "mixing clears" Agilis. Autrement dit : les liants entrant dans la préparation des mélanges de teintes de la gamme et contribuent à la formulation des coloris à hauteur de 50 %. « Tous nos anciens "mixing clears" vont être remplacés par ces nouvelles références labellisées eSense, qui permettent donc à la quasi-totalité de la gamme d’obtenir le label eSense. Et ce, sans différence de prix », précise Véronique Barbier. La référence des produits ne change pas non plus : seul la lettre E en fin de numéro vient préciser qu’il s’agit de liants écoconçus. Désormais, la gamme Agilis est labellisée eSense dans sa presque intégralité et se revendique comme le système de peinture le plus vert du marché puisque les teintes de base le sont elles aussi depuis peu.
Pour rappel, la ligne Agilis revendique 30 % de consommation de produit en moins par rapport à un système de peinture standard. Ainsi qu’une réduction significative du volume des déchets grâce aussi bien à l’économie de produit permise par la technologie BASF qu’à la présence, dans le portefeuille produits, de solutions comme l’Amplifier, équivalent du 100-MPT Glasurit, qui n’est pas labellisé eSense mais permet de transformer les restes de teintes de base en apprêt mouillé-sur-mouillé ou en finition mate pour l’intérieur des pièces.
Le ChemCycling, nouvelle source de verdure
Comme annoncé sur Automechanika Francfort, BASF Coatings ne se contente plus de biomasse pour verdir sa production : des déchets tout ce qu’il y a de plus polluants sont aussi employés. En l’occurrence, des pneus, transformés en Pologne en une huile de pyrolyse venant alimenter les usines de production de peinture. Certifié REDcert² et lui aussi labellisé eSense, le nouveau vernis Race Finish’R contient l’équivalent de deux pneus par bidon et sèche en vingt minutes à 40°C, économisant à la fois du temps et de l’énergie à l’étuvage. « Moins de chauffe permet de répondre aux limites de certains véhicules, notamment électrique, dont la batterie supporte mal les fortes températures », reconnaît Véronique Barbier.
Cette référence inaugure ainsi une nouvelle technologie de vernis chez BASF Coatings après le vernis à séchage classique, celui à séchage UV et le très écolo vernis à séchage air. « Il répond aux besoins des ateliers recherchant à la fois plus de productivité et une réduction du cycle cabine », ajoute Véronique Barbier. Le temps de process, en effet, en est réduit de 40 %. « Ce nouveau vernis est polissable dès refroidissement, ne nécessite pas d’activateur de base sans pour autant modifier les ratios de mélange habituels et permet de réparer de grandes surfaces plus rapidement », témoigne Carole Palfray, responsable technique région Ouest (NdlR : de l’Europe) de BASF Coatings et successeuse, à ce poste, de Thierry Leclerc, qui a fait valoir ses droits à la retraite.