Alliance Auto Industrie se met en mode pause

«L’entreprise a ressenti le besoin d’optimisation de l’organisation pour absorber la croissance. Dans tous les services, l’an passé nous avons lancé des plans triennaux “de maturité” devant permettre de repenser les organisations pour tous gagner en efficacité, en temps...» En somme, entrer dans une chaîne «d’amélioration continue». Outre accélérer sur les plans de formation et réfléchir aux solutions pour se préparer aux enjeux de la transition énergétique (locaux moins consommateurs d’énergie...), le distributeur Groupauto a repensé l’organisation de ses forces de vente, fortes de 40 commerciaux sur le terrain en ajoutant une courroie de transmission managériale «avec un chef des ventes pour huit commerciaux » eux-mêmes supervisés par un responsable d’activité et un directeur commercial.

Une armée qui, pour qu’elle ne devienne pas « mexicaine », est équipée d’un outil CRM maison permettant la fluidité des échanges, le suivi fin des clients... jusqu’aux livreurs qui seront tous équipés d’ici la fin de l’année d’une application sur leur smartphone pour optimiser leurs tournées, faire signer les bons de livraison... En clair, se mettre sur pause pour s’organiser, consolider les bases et la trésorerie... pour ensuite repartir à la conquête !

« Ces dernières années, nous avons beaucoup investi et donc endetté l’entreprise pour aller vite. Car ma stratégie était de monter fortement en potentiel de volumes de vente pour être reconnu... et bien négocier les tarifs. L’entreprise a donc grandi rapidement, et maintenant nous l’amenons à la maturité... pour encore plus de rentabilité. Après avoir mis des étages, on va mettre le toit ! », explique le dirigeant.

De fait, en regardant dix ans en arrière, l’ascension a été fulgurante avec un business qui a gagné 61 % pour dépasser la barre des 51 M€ en 2022 (classé 19e dans le Top100 Zepros) et 53 M€ dans le viseur pour 2023. Et si le périmètre a effectivement bougé depuis 2012, on ne compte « que » cinq sites de plus pour un maillage cependant bien conséquent de trente magasins et douze départements couverts.

Après avoir beaucoup dépensé pour financer sa croissance externe, Vincent Olives veut aujourd’hui rester dans la maîtrise. «Quand on rachète un distributeur, on reprend certes une clientèle, un volume installé sur un secteur, mais aussi des process à réinitialiser, les stocks à reformater... Donc dorénavant, j’irai plus sur un modèle de nouvelle implantation par des créations pures. C’est moins rapide, certes, mais aussi moins coûteux et cela permet de mieux maîtriser le process. »

On l’aura compris, Vincent Olives ne va pas non plus «rester en place». «Nous sommes régionaux, nous devons couvrir les zones blanches sur notre périmètre, l’Occitanie et la Nouvelle-Aquitaine.» Son objectif : «Descendre jusqu’à Montpellier... mais en prenant notre temps.»

L’ère de la maturité... tranquille !