Concentration : les concessionnaires s’invitent au tour de table

Caroline Ridet
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Main poignée de main

Sur 2021, les grands consolidateurs de la rechange indépendante en mode pause semblaient regarder ailleurs… surtout mobilisés à renforcer leur empreinte européenne. Ils laissaient ainsi le champ libre à la galaxie OES à la recherche de diversification à forte valeur ajoutée.

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Le grand réveil s’est fait tout début 2022 avec deux opérations surprises pour l’écoysytème. Ne nous y trompons pas, le marché français reste encore suffisamment « atomisé » pour nécessiter une nouvelle vague de consolidation. Et c’est LKQ France qui pourrait (enfin) se lancer dans la course. « LKQ ne peut plus prendre le N°3 et N°2 du marché français, mais il reste des opportunités d’acquisition de belles structures en France. Car nos ambitions et nos moyens sont forts », prévient Peter Vanosmael, le patron de la filiale française, qui se sent plus armée avec sa logistique renforcée pour séduire de potentiel cédant.

Les concessionnaires à la manœuvre

En attendant le sursaut des acteurs de la rechange indépendante, c’est du côté du monde OES que sont venus les surprises. Il y avait déjà eu des premières incursions vers la rechange indépendante : Dubreuil avec APA, Talbot également concessionnaire Peugeot, Deslestrez repris par Gueudet ou encore Manche Océan chez Cobredia. Et puis en 2016, le leader européen de la vente VN Emil Frey qui reprenait Flauraud, sans oublier Renault et son groupement des concessionnaires au Losange qui reprenait Exadis en partenariat avec Mobivia.

Pourtant, c’est bien un changement de paradigme qu’a ressenti l’écosystème lorsque tout début 2022 Bain Capital annonçait la cession de Parts Holding Europe au groupe familial belge D’Ieteren (7,2 Md€ de CA), également propriétaire de Carglass (Belron). Une annonce plutôt bien accueillie par les indépendants au losange rouge, qui préféraient de loin l’option D’Ieteren, « avec sa culture d’entreprise familiale », à un rachat pronostiqué par l’industriel LKQ.

Ajustages nécessaires

Seconde grosse opération de mercato et annonce surprise en ce début d’été 2022 : le projet de cession de MGA… au groupe Emil Frey, qui récidive donc dans la rechange indépendante. Outre la marque privé MGA, dans la corbeille Charles Taris amène le groupe Ragot/Barrault. À noter que ce deal, non encore finalisé, se fait au cœur de la famille Autolia Group de laquelle sont actionnaires Flauraud comme Barrault.

Il faudra attendre l’annonce officielle pour en savoir plus sur les éventuels réajustements nécessaires à la consolidation du dispositif. Quelle rationalisation de maillage entre les 50 points de distribution Barrault (et son centre logistique de Niort), les 9 pôles logistiques MGA avec ceux de Flauraud (19 magasins et une méga-plateforme à Clermont-Ferrand), mais également avec ses plateformes Distrigo ? Quelle cohabitation entre la forte marque privée MGA et la MDD de Flauraud (Technik’a) ?

L’âge du capitaine

Enfin, dernier gros mouvement attendu pour cette année, la cession par Jean-François Leroy de LAD, la locomotive du groupement ID Rechange mais aussi le n°2 de notre Top 100. Oui, mais il devrait rester dans la « famille rechange indépendante », promet le futur retraité.

Il n’empêche, cela signe bien la concentration va encore rester de mise, d’autant que la pyramide des âges va commencer à jouer à plein. Qui sera le prochain sur la liste des rachetés ?

Caroline Ridet
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